19 avril 2024

Pétain ? Un collabo ?

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Comme j’en ai un peu (beaucoup) marre que les médias et autres perroquets nous ramènent tout le temps à la fameuse « collaboration » de Pétain, je vais essayer d’apporter ici mon point de vue sur cette époque d’après mes quelques lectures ( si cela vous intéresse vous trouverez à la fin d’ article différents ouvrages portants sur le sujet).

Du 10 au 13 mai 1940, se produit la percée de Sedan. Les divisions françaises sont désorganisées et encerclées de toutes parts. Des centaines de milliers de soldats sont fait prisonniers, d’autres battent en retraite dans le chaos et notre matériel de guerre est en grande partie saisi. On comptabilise presque 100 000 morts dans les rangs français. Nous sommes battus à plate couture et subissons une défaite humiliante.

Une contre offensive est prévue par le général Weygand, mais les britanniques, en la personne de Lord Gort (Chef des forces britanniques), abandonnent les français sans les prévenir. Certains nomment ceci une trahison…

Le gouvernement français n’a pas vraiment le choix, il doit capituler ou proposer une armistice. Dans le camp de ceux qui veulent une armistice nous retrouvons Pétain et Weygand, dans le camp de ceux qui sont pour la capitulation, entre autres, un certain De Gaulle…

Voyons quelle est la différence entre la capitulation et l’armistice :

Capitulation :
Acte de reddition des armées émanant de l’armée elle-même. Le pays est livré à l’ennemi sans aucune condition.

Armistice :
Convention signée entre les pays belligérants qui suspend les combats sans pour autant mettre un terme à la guerre. Elle impose des conditions qui doivent être respectées.

À ce moment-là, si le combat n’est pas arrêté par l’armistice, il ne reste plus que la capitulation et la France aurait subi le même sort que la Pologne ( 6 millions de civils morts sur 30 millions d’habitants, démembrement de son territoire, décès de la grande majorité des juifs vivants en Pologne …etc)

À noter que, les combats ne se sont, en réalité, pas arrêtés le 17 juin 1940, date de la demande d’armistice par Pétain. Ils se sont prolongés jusqu’au 25 juin 1940. Lorsque le général de Gaulle lance son appel du 18 juin, l’armée française se bat encore avec courage sur le champs de bataille. Ce qui veut dire qu’à cette date précise, ils n’ont nul besoin qu’on leur rappelle que le combat n’est pas terminé…

Maintenant, regardons un peu les avantages non négligeables que nous apporte cet armistice :

Évite la capture totale de l’armée (Deux fois plus de prisonniers sans armistice)
Les français en exode peuvent retourner dans leurs foyers.
Une zone libre est créée (Sud de la France) délimitée par une ligne de démarcation. Cette zone favorisera, plus tard, la résistance. L’armée française est autorisée à maintenir 100 000 hommes sous les armes en métropole. Le gouvernement français conserve l’administration directe du pays.
L’ Empire français est vierge de toute occupation (ce qui favorisera la création de l’armée d’Afrique)
Flotte et aviation non livrée à l’ennemi (contrairement à ce qu’affirme de Gaulle).

Le 17 juin, alors que la demande d’armistice venait d’être envoyée aux allemands (donc pas encore signée), Pétain et Weygand décident de transférer le bénéfice de tous les contrats d’armements conclus par le gouvernement français avec l’industrie américaine au gouvernement anglais. Ce qui représente pas moins de 450 avions, 500 000 fusils et de nombreux canons DCA qui servirent allègrement aux anglais. Les réserves d’eaux lourdes sont également transférées en Angleterre puis ensuite aux États-Unis (Matériel pour construire les premières bombes atomiques).

Le 3 juillet 1940, la marine britannique attaque les navires français mouillants dans le port de Mers El-Kébir. 1300 marins trouvent la mort. De Gaulle, dans son discourt du 8 juillet 1940 valide cet acte de trahison.
Deux jours plus tard, l’assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain. Fin de la IIIème république.
Retenons tout de même que l’armistice permet aux vainqueurs de bénéficier de quelques moyens de pressions considérables sur Vichy. Une ligne de démarcation (nord/sud) contrôlée par l’ennemi qui est un véritable goulot d’étranglement. Un taux de changes surévalué entre le Mark et le Franc et un traité commercial totalement injuste.

À ce moment là, personne n’est capable de venir en aide à la France. La politique de Pétain est donc de faire le dos rond pour gagner du temps. D’un côté, il donne officiellement du crédit à la collaboration exigée par l’armistice dans ses actes et discours officiels surveillés par les nationaux-socialistes mais d’un autre côté, officieusement il laisse faire, voir encourage la résistance (télégrammes retrouvés etc…).

La résistance nait à Vichy.

Vichy et le gouvernement anglais s’engagent à maintenir des rapports avec une « froideur artificielle » pour mieux tromper les allemands.
Le 27 novembre 1942, alors que les allemands tentent de s’emparer de la flotte de Toulon, l’ordre est donné par Vichy de détruire les navires français.

Vichy n’hésite pas à sanctionner les entreprises Française qui ne livreraient pas les allemands avec un certain retard de façon à ralentir l’effort de guerre des ennemis. De même, Vichy incite les banques française à rendre moins accessibles les prêts financiers apportés aux industriels français qui ont passés des contrats avec le reich. Une conventions du 28 juillet 1941 prévoit non seulement que les usines de la zone libre (sud) ne soient pas utilisées par les allemands, mais qu’en plus, elles soient utilisées par les français tandis qu’en même temps, les usines du nord sont fortement ralenties par divers moyens. Exemple de résultats, en 1941 et 1942 sur 3620 moteurs d’avions prévus, seulement 1540 seront livrés au reich et 536 aux français. Les allemands seront furieux. Dès le début, une grande partie du matériel est camouflé dans des locaux civils. Des milliers de camions sont cachés dans des locaux de transport qui veillent à leur entretient. Des ateliers furent improvisés pour réparer et fabriquer des armes, d’où sortiront 85 000 armes individuelles, 10 000 mitrailleuses et fusils mitrailleurs, 200 mortiers, 160 canons, 900 obus, 1000 tonnes de munitions d’infanterie, 15 000 véhicules, 1000 tonnes d’essence. Tous ceci est caché dans des usines ou des fermes « de la part du Maréchal ».
En Corrèze, 220 automitrailleuses blindées ainsi que des milliers de grenades antichars sortent d’usines souterraines camouflées. Pétain certifiait son consentement moral avec ses félicitations officieuses, preuve à l’appui.

Le 25 aout 1940 est crée le Bureau des Menaces Internationales (BMA). Officiellement, il lutte uniquement contre les menaces communistes et gaullistes. Officieusement, il traque aussi les espions Allemands et Italiens. Le BMA capture pas moins de 1300 espions ennemis.

Il y a deux grandes résistances distincte en France. Ceux que l’on appelle la résistance blanche (gens de droite) et ceux que l’on nomme la résistance rouge (communistes qui font dissidence au régime) plus à l’aise dans les pillages et autres brigandages que dans la résistance en tant que telle. Vichy, officiellement condamne les deux résistances. Officieusement, il aide la résistance blanche et condamne la résistance rouge. En sous main, le Maréchal Pétain finance de nombreux réseaux de résistants clandestins. Il tente également plusieurs fois de renter en contact avec de Gaulle afin d’allier leurs forces dans la résistance, mais de Gaulle refuse. Pétain essayait également, à chaque fois qu’il lui était possible, d’intervenir quand on lui annonçait une condamnation à mort d’un résistant. Au moins pour éviter la mort.

Limité à une armée de 100 000 hommes par l’armistice, Vichy organise en sous main un plan de mobilisation clandestine portant son nombre à 300 000 hommes.
Le 11 novembre 1942, la Wehrmacht envahit la zone libre et dissout l’armée d’armistice. Mais les officiers français continuent la lutte clandestine et créent l’Organisation de la Résistance dans l’Armée (ORA). L’ORA est l’organisation de résistance qui jouera un grand rôle militaire à la libération avec 15 000 cadres dans l’armée d’Afrique et 4000 cadres dans les maquis.

 

L’armée d’Afrique est créée par Weygand sur ordre de Pétain (septembre 1940).
Début 1941, elle dispose de 200 000 hommes prêts au combat. Elle est composée de français que l’on appellera les « pieds noirs ». alors que l’armée de de Gaulle compte difficilement 50 000 hommes dont la majorité sont des étrangers. Conscient que la grande majorité de l’armée d’Afrique porte la marque de Vichy, de Gaulle n’hésitera pas à organiser des désertions internes afin d’en réduire les rangs.

 

Sur la question juive, dans une politique de moindre mal et au plus fort de la pression allemande, Vichy accepte de livrer les juifs étrangers mais oppose son véto concernant les juifs français. Dans la rafle du Vel d’hiv par exemple, 12 000 juifs furent capturés au lieu des 25 000 prévus. Pendant ce temps là, le gouvernement de Vichy demande discrètement aux états-unis d’accueillir sur son territoire les juifs étrangers présents en France. Les états-unis refusent.
Pétain et Laval empêcheront également d’autres rafles. En renonçant à épargner une fraction des juifs, Vichy permet d’en sauver une grande partie et en voici la preuve par les chiffres. En 1940, il y avait 330 000 juifs en France dont 195 000 juifs français et 135 000 juifs étrangers et réfugiés politiques. Seulement 13% des juifs français et 37% des juifs étrangers furent déportés. 75% des juifs présents en France ont échappé à la mort dont 95% étaient des juifs français et 57% des juifs étrangers. Rappelons que la Pologne, qui a capitulée, a vue la majorité des ses juifs disparaître. Pétain a largement plus sauvé de juifs qu’il n’en a livré.

 

Concernant le Service du Travail Obligatoire (STO), qui oblige les jeunes français à aller travailler en Allemagne, rappelons que Vichy à réussi à négocier l’interdiction du départ des femmes. Là encore, les chiffres parlent encore pour Pétain, sur 2 600 000 travailleurs réclamés à la France, Vichy à empêcher prêt de 2 millions de départs à force de discussions, d’atermoiements et de manœuvres diverses. Par exemple, la réquisition de jeunes travailleurs à été envoyée au moi d’avril au gouvernement français. Pétain négocia que cela se fasse plutôt au mois de septembre pour permettre aux jeunes Français de finir leur année scolaire. En septembre, le résistance dans les maquis finissait de se créer..

 

Nous avons pu voir, tout au long de cet article que Pétain n’était pas un collaborateur. Il a tout fait pour ralentir les allemands et leur mettre des bâtons dans les roues afin de laisser le temps nécessaire aux alliés pour se préparer. Il a fait énormément pour mettre les alliés dans de bonnes dispositions en créant notamment l’armée d’Afrique, en s’équipant autant que possible en armements et en favorisant largement et discrètement une résistance saine et efficace. Il est important de noter également que Pétain perdit tous ses pouvoir en 1943 à la demande d’Hitler et fut remplacé par un Darnand bien plus germanophile. C’est à ce moment là que Vichy « collabora » un peu plus. Pétain fut sans conteste un fin négociateur. Hitler le qualifia de vieux renard et porta une grande partie de sa défaite sur sa seule faute. La passionnante partie d’échecs stratégiques qui fut jouée entre Hitler et Pétain fut remportée sans contestation par le Maréchal Pétain.

En étant un temps soit peu intellectuellement honnête, il devient difficile de traiter Pétain de collaborateur…

Alors pourquoi la république en a tant voulu (et en veut encore) au Maréchal Pétain ?

Premièrement, lorsque Pétain eu les pleins pouvoirs, il n’a pas attendu longtemps pour se débarrasser autant que possible de l’hôte républicaine.
L’amiral Auphan nous dit : « Pourquoi cela ? Pourquoi les vichyssois sont-ils poursuivis avec autant de rancune, de passion et de haine ? La réponse est simple : au bout de 150 ans de lente intoxication par les idées laïques du démocratisme, au moment où la France paraissait à tout jamais hors d’état de réagir, le régime de Vichy, spontanément surgi, a été une réaction salutaire, antirévolutionnaire, qui a failli réussir. Les tenants des principes démocratiques en sont encore pâles de peur… »

L’historien Robert Paxton rajoute : « Vichy rétablit l’église dans ses privilèges. (…) Ce qui change surtout, c’est le ton. Le régime cultive les hommes d’Eglise, sollicite leurs avis et fait siens les enseignements du catholicisme sur la famille, la décadence morale et les valeurs spirituelles. »

Le but fixé est clair : le régime doit avoir pour base l’ordre naturel. Pétain est convaincu que la restauration française passera par la réevangilisation de pays. Un programme de « devoir envers Dieu » est réinstauré dans les écoles. En signe de restauration catholique, le 28 mars 1943, Pétain prononce un acte de consécration de la France au Coeur immaculé de Marie.

La loi du 13 aout 1940 porte sur la dissolution des « sociétés secrètes » autrement dit les francs maçonneries. Une loi du 11 aout 1941 accentue même le mouvement en ordonnant la publication des dignitaires francs-maçons au journal officiel.

 

Malheureusement de Gaulle ne l’entend pas de cette oreille. Il finira par renverser le gouvernement de Vichy avec l’alliance des communistes dans une épuration sauvage des plus sanglante (entre 50 000 et 100 000 français de droite sont assassinés). Comme à son habitude la république s’impose dans la violence bien aidée par son armée de citoyens révolutionnaires. Le 9 aout 1944, le gouvernement Gaulliste rétabli la « légalité républicaine » et déclare nuls tous les actes constitutionnels, législatifs ou règlementaires et arrêtés instaurés par Vichy. En faisant cela, de Gaulle ressuscite consciemment la franc-maçonnerie. L’épuration continue de massacres en exécutions sordides. De Gaulle laissera sans aucun scrupule Robert Brasillach et tant d’autres français de droite se faire ôter la vie alors qu’il aurait pu intervenir et les sauver. Ainsi nait la IVème république, dorénavant on ne trouve plus aucun monarchistes dans ses assemblées, toute opposition non contrôlée es complètement anéanti.
Tout ce que je dis dans cet article est sourcé dans les ouvrage que je cite à la fin de celui-ci.

 

Pétain avait fait renaitre la France, de Gaulle à préféré faire renaitre la république.

Voici les « Principes de la communauté » que Pétain avait instauré à sa prise de pouvoir pour remplacer la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Nous comprenons ici encore mieux pourquoi la monstrueuse république hait Pétain. C’est le citoyen français qui est à présent à l’honneur et non l’immonde citoyen républicain.

I – L’homme tient de la nature ses droits fondamentaux, mais ils ne lui sont garantis que par les communautés qui l’entourent ; sa famille qui l’élève, la profession qui le nourrit, la nation qui le protège.
II – Reconnaître à l’homme des droits sans lui imposer des devoirs, c’est le corrompre. Lui imposer des devoirs sans lui reconnaître des droits, c’est l’avilir.
III – La liberté et la justice sont des conquêtes. Elles ne se maintiennent que par les vertus qui les ont engendrées : le travail et le courage, la discipline et l’obéissance aux lois.
IV – Les citoyens doivent travailler à rendre la société toujours meilleure. Ils ne doivent pas s’indigner qu’elle soit encore imparfaite.
V – L’esprit de revendication retarde les progrès que l’esprit de collaboration réalise.
VI – Tout citoyen qui cherche son bien propre hors de l’intérêt commun, va contre la raison et contre son intérêt même.
VII – Les citoyens doivent à la Patrie leur travail, leurs ressources et leur vie même. Aucune conviction politique, aucune préférence doctrinale ne les dispensent de ces obligations.
VIII – Toute communauté requiert un chef. Tout chef, étant responsable, doit être honoré et servi. Il n’est pas digne d’être un chef dès qu’il devient oppresseur.
IX – L’État a pour fins la sécurité, le bonheur et la prospérité de la souveraineté de la Nation. Il doit au criminel le châtiment, à l’innocent la protection, à tous la souveraineté des lois. Ces hauts devoirs définissent sa mission. Il ne l’accomplit qu’en exerçant l’autorité dans la justice.
X – L’État doit être indépendant et fort. Aucun groupement ne peut être toléré, qui oppose les citoyens les uns aux autres, et tend à ruiner l’autorité de l’État. Toute féodalité met en péril l’unité de la Nation. L’État se doit de la briser.
XI – L’État demande aux citoyens l’égalité des sacrifices : il leur assure en retour l’égalité des chances.
XII – L’École est le prolongement de la Famille. Elle doit faire comprendre à l’enfant les bienfaits de l’ordre humain qui l’encadre et le soutient. Elle doit le rendre sensible à la beauté, à la grandeur, à la continuité de la Patrie. Elle doit lui enseigner le respect des croyances morales et religieuses, en particulier de celles que la France professe depuis les origines de son existence nationale.
XIII – Ni la naissance ni la fortune ne confèrent le droit au commandement. La vraie hiérarchie est celle du talent et du mérite.
XIV – L’économie d’un pays n’est saine que dans la mesure où la prospérité des entreprises privées concourt au bien général de la communauté.
XV – La fortune n’a pas seulement des droits ; elle a aussi des devoirs proportionnés aux pouvoirs qu’elle confère.
XVI – L’État délègue à ses fonctionnaires une part de son autorité et leur fait confiance pour l’exercer en son nom ; mais pour cette raison même, il punit leurs défaillances avec une sévérité exemplaire.

 

 

Pour ceux qui voudraient creuser le sujet, je vous conseil l’excellent livre d’Adrien Abauzit « La France divisée contre elle-même » très sourcé et qui résume parfaitement le sujet. Je me suis largement inspiré de cet ouvrage qui est facilement trouvable sur internet. Vous avez également « La guerre franco-française » et « Mazinghem ou la vie secrète de Philippe Pétain » de Louis-Dominique Girard, « La victoire du vieux renard » de André Laffargue qui se trouvent, quant à eux, moins facilement sur la toile.

Le savoir est notre arme,
les livres sont nos munitions.

Vive la France ! Vive les Français !

 

Article écrit par Augustin pour le Réveil des moutons

 

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